Le petit qui a tout d’un grand
Le Fouga CM-170 Magister doit ses initiales aux noms de ses concepteurs : Robert Castello et Pierre Mauboussin. Mis en service dans les années 1950, cet avion envisageait d’abord une carrière restreinte, exclusivement réservée à l’entraînement des futurs pilotes militaires. Le premier crash qui survient en 1952, année du vol d’inauguration, n’aurait dû rien y changer. Les ambitions restent modestes. Et pourtant, le monde entier – en tout cas, une bonne vingtaine de pays – s’attachent rapidement au Fouga CM-170 Magister, ce petit avion économique et agréable à piloter.
M. Gustave Fouga ouvre son usine
L’histoire du Fouga CM-170 Magister, c’est d’abord celle de la société Fouga. L’aventure de Gaston Fouga commence en 1935. Cet industriel, directeur d’usine de matériel ferroviaire (IMG-B1) depuis 1919, rachète une entreprise d’aéronautique à Aire-sur-l’Adour dans les Landes. Passionné de mécanique, il nourrit un intérêt grandissant pour l’aviation. Pour les besoins de sa nouvelle entreprise, qui se spécialise dans l’étude et la construction de planeurs, il s’entoure d’ingénieurs de Breguet. Gaston Fouga meurt en août 1944. Il ne connaîtra pas le succès à venir du Fouga CM-170 Magister dont la construction est assurée par l’entreprise Aérospatiale-Potez.
Le « Cyclone »
La première réalisation de l’usine Fouga, le CM8, voit le jour en 1949. Ce petit planeur décolle pour la première fois le 14 juillet 1949. Ses concepteurs décident de le baptiser « Cyclone ». La compagnie américaine Wright, qui met au point un moteur du même nom, a eu vent du projet français qu’elle voit d’un mauvais œil. Elle s’oppose à cette appellation. Dans un esprit plus mythologique et tout aussi inspiré, le Fouga CM8 ‘’Cyclone’’ devient alors le CM.8.13 ‘’Sylphe’’. Il est considéré comme le grand frère du CM-170. En effet, les deux machines possèdent cette même silhouette fine de planeur sportif. Leurs réacteurs partagent aussi un sifflement caractéristique et facilement identifiable lors des meetings aériens.
Le crash avant le décollage
Au début des années 1950, l’Armée de l’Air française ressent le besoin – et l’urgence – de moderniser ses avions d’entraînement (voltige, vol de nuit, vol sans visibilité), ses avions de chasse et de transport, ses bombardiers… la liste des fonctionnalités exigées est longue. Pas moins de 39 avions différents, provenant des forces alliées pour la plupart, sont alors utilisés par l’Armée de l’Air. Tous ces avions deviennent rapidement obsolètes. En juin 1951, trois prototypes de l’Aérospatiale-Potez-Fouga CM-170 Magister sont commandés. Le premier vol a lieu le 23 juillet 1952 depuis la piste de Mont-de-Marsan. Aux commandes, un ancien pilote militaire qui compte déjà 25 ans d’expérience dans l’aviation : Léon Bourrieau.
Un avion fiable et maniable
Suite à un crash, la conception du modèle doit être repensée. L’empennage arrière en « V », couramment appelé « papillon » et déjà utilisé sur le Fouga CM8, ne sera pourtant pas abandonné. En effet, cette idée du motoriste Joseph Szydiowski a un avantage majeur. Celui de permettre au pilote de s’éjecter en toute sécurité de la cabine en cas de problème, sans craindre d’être blessé par les dérives de l’appareil. Il facilite, par ailleurs, l’évacuation des flux d’air chaud. Aujourd’hui, cette caractéristique aérodynamique est devenue indissociable du Fouga Magister. Ce crash précoce n’entrave en rien le décollage de l’avion militaire, très apprécié pour sa fiabilité et sa maniabilité. Sa rapidité est aussi remarquée puisque cet avion au fuselage compact – 10,06 mètres de long, 2,95 mètres de haut et 12,15 mètres d’envergure – peut atteindre 600 km/h. Le 23 septembre 1953, l’Armée de l’Air se laisse convaincre et commande 100 exemplaires, dont 5 avions de présérie et 95 avions de série. Des tests approfondis sont réalisés entre juillet 1955 et janvier 1956 pour éviter tout nouveau incident. À l’issue de ces essais conclus avec succès, le premier avion est livré à l’Armée le 20 mars 1956. La livraison des exemplaires suivants s’étendra jusqu’au 19 janvier 1970.
Un avion d’entrainement de l’OTAN
En 1954, le Fouga CM-170 est retenu comme avion d’entraînement de l’OTAN. Dix ans plus tard, la Patrouille de France le choisit pour réaliser ses acrobaties aériennes en remplacement du Dassault Mystère IV. Une complicité qui perdurera pendant 16 ans. Pas moins de neuf avions de voltige émerveilleront ainsi bien des Français, gardant les yeux rivés au ciel à chacun de leurs passages jusqu’en septembre 1980. La Belgique équipera également sa patrouille acrobatique, les Red Devils, du Fouga Magister. Le même show s’exportera jusqu’en Irlande avec 4 exemplaires pour les Silver Swallows et au Brésil pour 46 représentations de l’Esquadrilha da Fumaça.
Un avion militaire international
À l’international, l’avion militaire sert des armées aussi variées que celles du Bangladesh, de la Finlande ou encore de la Libye et du Togo. En 1960, en pleine crise congolaise, la Belgique utilise 45 Magister, en remplacement du North American T-6 Texan, pour mener à bien des missions d’attaque. Quelques exemplaires tombent aux mains de l’armée katangaise qui les exploite à son tour. En 1963, au cours de la guerre des Sables, le Maroc emploie le Magister contre l’Algérie. Quatre ans plus tard, c’est Israël qui l’engage pour la guerre des Six Jours. Il est baptisé « Tzukit ». En Allemagne de l’Ouest, où la construction de l’avion est confiée sous licence à la Flugzeug-Union-Süd, la production s’élève à 188 exemplaires. Quant à l’Armée de l’Air française, elle aura détenu un total de 397 Fouga Magister de 1956 à 1996.
Les différentes versions du Fouga Magister
Le prototype CM-170-1 sert de base pour la première version du Magister. Elle est dotée de turboréacteurs Marboré II peu puissants, de 400 à 480 kg de poussée, et s’écoulera à 435 unités. La deuxième version adopte un turboréacteur plus moderne et performant, le Marboré VI. Il s’en vendra 459 exemplaires. Beaucoup d’autres versions ont vu le jour, notamment la version supersonique CM-171 « Makalu », le CM-173 « Super Magister » et ses sièges éjectables et le quadriplace franco-allemand CM-191. L’avion inspirera aussi la conception du CM-175 Zéphyr pour l’Aéronavale française. Afin de faciliter l’entraînement des pilotes à l’atterrissage et au décollage depuis un porte-avions, l’appareil se dote de nouveaux équipements – crosse d’appontage, train d’atterrissage renforcé et verrière coulissante. Utilisé entre 1959 et 1994, il ne fut fabriqué qu’à 30 exemplaires et l’Aéronavale française restera son unique exploitant.
L’arrivée des siège éjectables
Dans sa configuration initiale, le Fouga CM-170 n’est pas équipé de sièges éjectables. Les pilotes du biplace sont directement assis sur leur parachute. Lorsqu’Israël choisit cet appareil pour en faire un avion d’attaque au sol plutôt qu’un avion d’entraînement, quelques modifications sont réalisées. Ainsi, des sièges éjectables sont ajoutés au « Tzukit » ainsi que deux mitrailleuses Browning. Pour agrandir la surface des ailerons, entièrement métalliques, de la fibre de verre et des résines plastiques viennent compléter la structure.
Un succès malgré quelques incidents et accidents mortels
Malgré ce beau succès, le Fouga CM-170 a aussi connu un grand nombre d’incidents et d’accidents mortels, bien qu’il reste difficile de tous les recenser avec exactitude. Le plus terrible entraîna la mort de 4 personnes à Saint-Domineuc en avril 1998 lorsque deux Magister se percutent en plein vol. Le plus récent a eu lieu en août 2011 lorsque l’appareil immatriculé F-AZZE s’écrase dans un champ de Normandie.
Au total, l’avion à réaction subsonique a été fabriqué à plus de 900 exemplaires et a permis l’instruction d’environ 12 000 pilotes militaires. Toujours en circulation au début du XXIe siècle, il resterait une centaine d’appareils rien qu’aux États-Unis. Le Liban envisagerait même de remettre en service trois de ses anciens avions restés en bon état. Aujourd’hui principalement reconverti dans une carrière civile, le Fouga CM-170 continue de fasciner bon nombre de collectionneurs privés.
Le Fouga CM-170 de Flight Inspiration
Chez Flight Inspiration® , nous sommes sans cesse à l’affût de nouveaux avions de légende qui pourraient venir agrandir notre sélection d’emblèmes Aéronautiques. Alors lorsqu’une dérive de Fouga CM-170 portant une plaque d’authenticité s’est présentée à nous, nous n’avons pas hésité une seule seconde pour ajouter à notre collection cet avion mythique.
Datant de mai 1964, cette authentique dérive de Fouga CM-170 nous évoquait tout un imaginaire fait de vols d’entraînements, de missions militaires et de patrouilles acrobatiques. Cette dérive si rare et spéciale nous a permis de concevoir une collection numérotée dont certaines présente une spécificité particulièrement originale. En effet, afin de conserver les bandes réfléchissantes d’origine, représentatives du style des dérives en papillon du Fouga CM-170, nous avons donc décidé de faire deux séries différentes pour cet emblème!



L’emblème du Fouga CM-170
La première collection, qui a été créée est l’emblème à deux faces pour laquelle nous avons découpé dans la pièce sans la bande réfléchissante. Les deux côtés du porte-clé sont ainsi gravés avec un recto de couleur grise. La deuxième série originale est celle à une face. Elle a été façonnée dans la partie de la pièce présentant la bande visuelle peinte. Pour cette série, nous n’avons donc pu graver qu’un seul côté – le verso, c’est-à-dire la partie intérieure qui a cette couleur verte traditionnelle. Le recto est resté dans son esprit brut d’origine, conservant intacte la bande réfléchissante qui ne manquera pas de prendre une très belle patine au fil du temps !